Les vacances de Noël ont débuté. Pour beaucoup d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, cette période est une pause festive, synonyme de retrouvailles en famille et de joies partagées. Mais pour de trop nombreux jeunes, il n’y aura pas de féérie.
Le harcèlement scolaire, les violences et les discriminations laissent des blessures que rien n’estompe. Même pour les fêtes, il n’y a pas de trêve. Derrière les sourires, il faudra alors voir les larmes que font couler l’isolement, le rejet et l’incompréhension, parce que ce sac est beaucoup trop lourd pour être porté seul.
« Accueillir la parole avec bienveillance, sans jugement, devrait être une norme, une règle absolue »
Selon l’enquête nationale réalisée en novembre 2023 par le ministère de l’Éducation nationale, plus d’un élève par classe est victime de harcèlement. Harcèlement ou cyberharcèlement verbal, psychologique ou moral, fondé sur des discriminations liées à l’apparence physique, au genre, au handicap, sont autant de réalités qu’il faut réussir à voir et face auxquelles il est urgent d’agir.
De nombreuses victimes, par honte ou peur de ne pas être soutenues, d’être jugées ou rabaissées, se taisent. Elles laissent alors s’aggraver les nombreuses conséquences sur leur quotidien : décrochage scolaire, troubles anxieux et post-traumatiques, troubles alimentaires, développement d’addictions, dépression, qui peuvent mener à l’automutilation, voire au suicide. Contre cela, accueillir la parole avec bienveillance, sans jugement, doit devenir une norme, une règle absolue. Une main tendue dans cet ouragan de souffrances.
Nous sommes toutes et tous concernés.
Les violences ne concernent pas uniquement les victimes. Elles affectent l’ensemble de la société. Nous avons toutes et tous une part de responsabilité. Il n’est pas acceptable de détourner le regard, de juger les victimes ou de minimiser leur vécu. Ce n’est pas un « phénomène de mode », ce n’était pas « mieux avant », cela n’arrive pas « qu’aux autres » et il n’existe pas de « proie facile ».
Plus que jamais il faut agir. La réponse vient de chacun d’entre nous : des parents, grands-parents, frères, soeurs, éducateurs, enseignants, amis, autres élèves dans chaque classe et chaque groupe. Et pour éviter d’avoir à guérir des plaies impossibles à véritablement refermer, il faut sensibiliser.
Un appel à un sursaut collectif
Pour que les violences quittent les bancs de l’école, toute la société doit se tenir prête à soutenir les victimes, à intervenir lorsqu’un acte de violence se produit, à créer des environnements sécurisés. Une culture de l’écoute et de la protection doit se développer, non seulement à l’école, mais aussi dans les établissements de formation, à l’université, sur les réseaux sociaux, les clubs sportifs…
Nous avons tous un rôle à jouer. Soyons forts ensemble : démantelons les systèmes entraînant des violences et instaurons des dispositifs qui protègent véritablement chaque enfant, chaque adolescent et jeune adulte. Ateliers de prévention, ressources gratuites en ligne, campagnes d’information sont autant d’outils nécessaires à activer.
Et parce qu’il n’y a pas de trêve ni pour les violences ni pour la lutte contre les violences, profitons des fêtes de fin d’année pour instaurer des moments d’écoute, de partage. Formulons le voeu que l’année 2025 soit l’année du renouveau, axée sur l’inclusion, la santé mentale et le bien-être de chacun des enfants.
Signataires :
Marie-France DELAHAYE-POLLET : Présidente et co-fondatrice de la Fondation ADHVISÉ sous l’égide de la Fondation FACE.
Christelle POLLET : Directrice Générale et co-fondatrice de la Fondation ADHVISÉ sous l’égide de la Fondation FACE.